A quoi pensent certains des meilleurs bloqueurs du monde avant de poser les mains sur la première prise ? Quels sont leurs rituels à cinq minutes de grimper pour l’or mondial ? Grande Voix a suivi l’équipe de France de bloc durant le Championnat d’Europe de Munich, les 18 et 19 août derniers. Avec une oreille toujours prête à la confidence, et le regard braqué sur le pan.
« Je connais mon timing par cœur. A quelle heure je me détends avec ma musique pour penser à autre chose. A quelle heure je commence à m'échauffer. A quelle heure je mange un petit peu pour me redonner de l’énergie. A quelle heure je me repose avant de partir derrière le mur de la compétition. »
Mickael Mawem,
Équipe de France de bloc.
« Il y a une seule chose que je me répète systématiquement avant de poser les mains sur un bloc. C’est que je suis prêt. Que j’ai fait tout ce qu’il fallait. Et que maintenant, il n’y a plus qu’à grimper. »
Mickael Mawem,
Équipe de France de bloc.
« Un truc que vous ne savez pas ? Je chante. Lorsque je vais au pied du mur, je mets un son qui me plaît dans le casque, et je chante. Une fois derrière le pan, les dés sont jetés. Il me reste 10 minutes avant de grimper. »
Mickael Mawem,
Équipe de France de bloc.
« J’accélère ma respiration, je balance les bras pour me relâcher, puis plus rapidement pour les mobiliser. Mentalement, je visualise le bloc. Je me concentre sur son profil et sur les qualités qu’il va me falloir mobiliser pour le réaliser. Si c’est de la dalle, je me conditionne pour être très relâchée et précise. Si c’est plus physique, je me répète l’enchaînement, et j’essaye de me souvenir de blocs similaires dont les mouvements m’ont inspirée. »
Fanny Gibert,
Équipe de France de bloc.
« C’est mon tour. Je pousse mon cri de guerre intérieur, j’affiche mon plus beau sourire pour grimper positive, et c’est parti ! »
Fanny Gibert,
Équipe de France de bloc.
« Avant de monter sur le tapis, je cherche à me rassurer. Je suis prête physiquement. J’ai les qualités techniques, je dois juste me laisser grimper. Au fond, tout cela n’est qu’un jeu. Alors je prends de grandes respirations, j'essaie de faire abstraction de ce qui m'entoure, et je m'imagine en haut des blocs. »
Maëlys Agrapart,
Équipe de France de bloc.
« Ce qui me rassure ? Arriver sur un bloc qui n’a pas encore été sorti. Ou qui n’a pas vu beaucoup de succès, et qui peut donc me permettre de faire la différence. Le plus angoissant ? Partir sur un tracé où je n’ai pas le droit à l’erreur. »
Maëlys Agrapart,
Équipe de France de bloc.
« Le plus important, c’est de partir en direction du pan avec des pensées positives. Je me concentre sur des images que j'ai déjà vécues en compétition. Ces moments qui sont gravés en moi à tout jamais, comme mes victoires aux Championnats de France ou bien ma 3ème place en Coupe du monde. »
Jérémy Bonder,
Équipe de France de bloc.
« Il faut dédramatiser ces moments, qui sont pour nous extrêmement déterminants. Nous qui faisons tant de sacrifices. Il me faut juste la dose d'adrénaline nécessaire pour performer, sans pensée négative qui pourrait nuire à ma grimpe. Et pour cela, il faut travailler sur le mental. »
Jérémy Bonder,
Équipe de France de bloc.
« Notre job ? Mettre les athlètes dans les meilleures conditions possibles pour performer. »
Rémi Samyn,
Entraîneur de l’équipe de France de bloc.
« Nous ne voulons pas d’athlètes qui s’investissent à 95%. C’est un peu dur. Mais le haut niveau demande un engagement total. »
Rémi Samyn,
Entraîneur de l’équipe de France de bloc.
Crédits photos : Guillaume Pellion/FFME